Il y a 65 ans était assassiné le père de l’Inde libre, Gandhi. Le matin de sa mort, celui qui refusait le titre de « Mahatma » (Grande âme) chantait encore un cantique, son préféré, Abide with me. Cet hymne répandu dans tout le Commonwealth britannique et dont la version française est « Reste avec nous ». Une prière à Dieu de rester près de soi dans l’épreuve et même la mort.
Il ne saurait être question de dire si Gandhi est sauvé ou non, il faudrait avoir accepté Jésus pour cela, et personne ne sait ce qu’il en a été au dernier moment de sa vie, dans son cheminement intérieur. Mais l’on sait que Gandhi, lecteur de la Bible, disait que le témoignage des chrétiens ne lui avait pas donné envie de se convertir. De là à imaginer que si les chrétiens avaient eu un meilleur témoignage, le célèbre hindou se serait tourné vers Dieu, il y a une limite que nous ne franchirons pas.
Abide with me; fast falls the eventide;
The darkness deepens; Lord with me abide.
When other helpers fail and comforts flee,
Help of the helpless, O abide with me.
Abide with me parle de la solitude dans la détresse, quand le jour se voile de ténèbres et que toute les aides et consolations s’évanouissent, et il annonce qu’il reste encore Dieu. Abide with me est un magnifique chant d’espérance en Dieu dans l’épreuve, et qui se sera quelque peu attaché à connaître les aspirations spirituelles de Gandhi ne pourra rester indifférent à sa prédilection pour ces mots, encore le jour de son assassinat. Car, si Gandhi ne voulait pas devenir chrétien, il empruntait au christianisme, ainsi le fait de tendre l’autre joue en cas d’injustice (Matthieu 5 : 38-39), une idée qu’il ajouta à l’ahimsa hindoue – un principe de non-violence.
Christianisme et amour des âmes : le témoignage par les actes
Dans la calviniste mais raciste Afrique du Sud, Gandhi va découvrir une application peu orthodoxe du christianisme. La plus connue de ses expériences est celle de son expulsion d’un train pour avoir refusé de passer en troisième classe alors qu’il avait acheté un billet pour la première. Et en Inde, il sera confronté au mépris des colons officiellement chrétiens. Pour Gandhi qui haïssait déjà le système hindou de la discrimination des castes et le rejet des Dalit (intouchables), le témoignage des chrétiens en Afrique du Sud et en Inde sera un contre-témoignage. Il dira que la seule raison qui l’aura empêché de devenir chrétien, ce sont les chrétiens, ne retrouvant pas en eux l’idéal chrétien de Léon Tolstoï qui dénonça, après sa conversion, l’hypocrisie des institutions chrétiennes. Un refus qui ne peut que questionner.
Certes, il serait de bon ton et convenu dans les milieux chrétiens actifs de déclarer que les chrétiens auxquels fut confronté Gandhi n’étaient que des chrétiens de culture, qui n’étaient pas réellement convertis et n’avaient pas découvert Dieu. Mais ce témoignage soulève tout de même la question du comportement des « chrétiens » en général, pas seulement de ceux qui ne sont pas convertis et n’ont qu’une pratique culturelle, mais également ceux qui confessent Jésus comme leur Sauveur et Seigneur.
Abide with me parle de la solitude dans la foi, quand tout soutien fait défaut. Notamment les soutiens de la part de chrétiens, frères et soeurs dans la foi. Se pose la distinction de la foi et de l’amour, et la possibilité de parler séparément de « frères et soeurs dans la foi » et « frères et soeurs dans l’amour ». Une distinction à partir du texte de 1 Corinthiens 13 accordant la primauté à l’amour. Car si c’est par la foi en Christ que l’on est sauvé, la foi sans les oeuvres est morte :
Parlez et agissez comme devant être jugés par une loi de liberté,
car le jugement est sans miséricorde pour qui n’a pas fait miséricorde. La miséricorde triomphe du jugement.
Mes frères, que sert-il à quelqu’un de dire qu’il a la foi, s’il n’a pas les oeuvres ? La foi peut-elle le sauver ?
Si un frère ou une soeur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour,
et que l’un d’entre vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez ! et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il ?
Il en est ainsi de la foi : si elle n’a pas les oeuvres, elle est morte en elle-même. (Jacques 2 : 12-17)
Cette foi, au moins culturelle, morte, c’est celle que vit Gandhi, c’est celle qui, dénuée d’amour, ne lui donna point envie de devenir chrétien. Les religieux pouvaient parler de l’amour de Dieu, mais, si cet amour n’était pas montré, il ne valait rien. C’est le propos de Jésus qui énonce que c’est l’amour qui est témoignage :
Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. (Jean 13 : 34-35)
Un amour, disons-le, trop souvent confondu avec la seule amitié, au point que l’on peut se demander si les chrétiens s’aiment parfois seulement par amitié ou par réel amour fraternel, en Christ. Une question qui ouvre la porte sur la frustration pour qui espère vivre dans l’Eglise ce que demandait Jésus, ce qui devrait exister quand Dieu agit. Et si comme les chrétiens culturels qui avaient donné un mauvais témoignage à Gandhi, les chrétiens convertis ne se donnaient pas de vrais témoignages d’amour fraternel, mais simplement quelque chose de superficiel ?
John John Summer
BONJOUR, C,EST TRÈS INTERESANT CA QUE TU DIRE DE LA CHANSON, ABIDE WITH ME, PARCE QUE CA MATIN IL A ETÉ ASAASINÉ; OÚ ES QUE TI A LU CET INFORMATION, JE PAS LE CONNAIS.
AUSSI, JE LU OUTRES ARTICLES DE TON BLOG, TU PARLE DE LÉON TOLSTOÏ, MAIS, EN CET TEXTE DU GANDHI, À PROPOS DE SA MORT, TU PAS PARLES DU ECRIVAIN RUSSE, SEULMENT DU PENSÉE CHRETIEN, MEME QUE MAHATMA A UTILISÉ EN AFRIQUE DU SUD POUR COMMENCER LA NON VIOLENCE.
BIEN, BONNE JUORNNÉ, VIVA GANDHI, ICI AU MEXIQUE.
http://www.facebook.com/PrensaCivicaMexicana/photos/a.319927924718286.80127.319919938052418/773229879388086/
Bonjour,
Désolé pour ma réponse tardive, je ne suis pas toujours sur mon site. J’avais lu cette anecdote dans un ouvrage universitaire il y a quelques années.
Bonne journée. 🙂