J’écrivais récemment au sujet d’une histoire d’amour sur le Titanic non relayée par le cinéma, celle du Père Joseph Peruschitz qui considéra la vie des passagers comme plus importante que la sienne, voulant s’assurer du salut du plus grand nombre avant l’ensevelissement vivant dans les eaux glaciales de l’Atlantique nord. CBN News aborde dans son édition du 18 avril une autre histoire d’héroïsme dans la foi, celle du pasteur John Harper qui abandonna sa vie pour demander à ceux qui allaient probablement mourir de donner la leur à Dieu.
Il était près de minuit quand les passagers du Titanic sur lequel quelqu’un avait peint le slogan anarchiste « Ni Dieu ni maître ! » furent réveillés par l’alerte : le gigantesque paquebot venait de heurter un iceberg et prenait l’eau. Parmi eux, John Harper, un pasteur de 39 ans qui avait servi dans des églises à Londres et Glasgow, et qui était invité à prêcher à la fameuse Moody Church de Chicago. Dès qu’il le put, Harper déposa sa fille de 6 ans, Annie Jessie, et sa nièce Jessie W. Leitch dans un canot dans lequel il n’entra pas bien qu’il en eût le droit de par son veuvage. Il avait une mission cruciale cette nuit-là, et il savait qu’il ne reverrait probablement jamais vivante son enfant. Alors, sans perdre de temps, le pasteur se mit à la tâche, annonçant le salut en Jésus-Christ aux passagers. Et quand il se trouva un homme pour refuser explictement le message, Harper lui offrit sa seule protection matérielle, son gilet de sauvetage : « Vous en avez davantage besoin que moi ! » Et quand le navire entama son enfouissement marin, le pasteur cria : « Les femmes et les enfants, ainsi que ceux qui ne sont pas sauvés, aux canots ! » Et jusqu’au dernier moment sur le paquebot plongeant, Harper parla du salut en Jésus. Et quand des centaines de malheureux essayèrent de survivre dans les eaux glaciales avec des kilomètres d’abysses sous eux, Harper nagea de l’un à l’autre pour prodiguer un dernier enseignement à qui voudrait le recevoir. Un survivant raconta plus tard qu’il avait refusé l’offre de Harper avant de se convertir quelques minutes plus tard lorsque le prêcheur revint vers lui pour lui demander à nouveau de se tourner vers Jésus. Avant de perdre son combat contre l’hypothermie et de sombrer, achevant sa course dans l’eau et remportant la couronne de justice. Ce survivant récupéré par un canot déclara être le dernier converti de Harper du vivant de ce dernier.
Les passagers ont rapporté que le pasteur parlait notamment d’Actes 16 :3, racontant que Paul avait emmené avec lui Timothée. Bon berger, Harper connaissait sa Bible mais aussi sa mise en pratique, l’amour concret au-delà de la théorie. Harper qui avait commencé à prêcher à 18 ans, tout en travaillant dans une usine, ne craignait pas de s’immerger dans l’âpreté et la rudesse. Il avait ce trait d’un petit berger d’Israël qui mettait sa vie en danger pour protéger ses brebis des lions et des ours. Et il était appelé à un grand destin, à coiffer la couronne. Mais avant le sacre, il fallait être capable de renoncer à ses droits. Ce qu’il fit en n’embarquant pas bien que le protocole du sauvetage l’y autorisât. Comme Paul et Silas qui renoncèrent à leur droit et se laissèrent guider par Dieu pour le salut de leur geôlier et des siens (Actes 16 :16-34). Laissant deux brebis, désormais à l’abri, sa fille et sa nièce, Harper alla chercher les autres âmes, comme le bon berger peut ne pas oublier une brebis perdue quand les autres sont en sécurité. Même si son histoire est un cas de conscience entre Dieu et lui, une affaire de casuistique. Renonçant à ses droits, le bon berger se tînt comme un autre héros de cette nuit, Joseph Peruschitz qui sut se comporter en honnête pasteur au service des âmes devant lui, vivant son ministère au sens étymologique : « servir ».
Il arrive que des ministres aient oublié que leur titre correspond à celui de serviteurs, et ils scandalisent les petits. Ézéchiel prophétise à leur endroit et Jésus déclare que celui qui offense ainsi ces plus faibles connaîtra un sort pire que s’il avait été jeté dans la mer avec une meule autour du cou. Les petits ne sont pas que les enfants, ce sont tous ceux à qui le disciple du Christ doit montrer la voie. John Harper a su le faire, au moins une personne a accepté son appel ; et, si son corps a été avalé par l’océan, c’est sans meule autour du cou qu’il a sombré.
Il était près de minuit quand les passagers du Titanic sur lequel quelqu’un avait peint le slogan anarchiste « Ni Dieu ni maître ! » furent réveillés, beaucoup pour s’endormir peu après dans l’éternité. Quand sonnent les coups de minuit, c’est l’heure où paraît l’Époux.
John John Summer
http://www.osv.com/tabid/7621/itemid/9268/Priestly-heroes-of-the-Titanic.aspx